Ihre hochfürstliche Durchlaucht,
Mme. Luise Dorothee, Herzogin von Sachsen
Madame,
mein Körper ist in Paris und meine Seele ist in Gotha, Ihnen
zu Füßen. Und sie wird es sein, solange ich atme. Wo
werde ich hinfort leben können, Madame, nachdem ich ein ganzes
Wochenende bei Ihnen auf dem Friedenstein verbringen durfte?
Ich bin im Tempel der Grazien, der Vernunft, des Geistes, der Wohltätigkeit
und des Friedens gewesen! Wie schal und nur allzu profan erscheinen
mir nunmehr Paris oder Versailles, verglichen mit der liebenswürdigen
Anmut und Tugend, die mich an Ihrem Musenhof empfing. Madame, wann
nur werde ich wieder sehen, was ich gesehen und wieder hören,
was ich gehört habe?
Tröstlich ist der Einsamkeit meines Herzens und der Leere meiner
Seele der Ring, Madame, den mir Euer Durchlaucht so hochherzig als
Zeichen Ihrer Verbundenheit verehrten; ruft er doch in mir auf das
Lebhafteste und Angenehmste die Zeit an Ihrem Hofe in Erinnerung.
Mögen Euer Durchlaucht mit Ihrer gewohnten Güte meinen
ewigen Dank dafür empfangen und mögen Sie mir gnädig
Ihre Güte erhalten, die fortan der Trost meines Lebens ist.
Madame, gebe der Allmächtige Gott, daß ich in hoffentlich
nicht allzuferner Zeit wieder in Ihr schönes Gotha zurückkehren
kann.
Soviel sei diesmal dem Papier anvertraut. Seien Sie versichert,
ich bin mit tiefstem Respekt, Madame, Euer Durchlauchtigen Hoheit
sehr ergebener und gehorsamer Diener,
Emanuel
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Son Altesse sérénissime,
Madame Louise Dorothée
Paris, le
7 septembre
Madame,
Mon corps est à Paris et mon âme à vos pieds,
à Gotha. Elle y demeurera aussi longtemps que je respirerai.
Après qu’il m’ait été donné
de passer toute une fin de semaine près de vous à
Friedenstein, où pourrais-je encore aller vivre ?
J’ai été au temple des Grâces, de la Raison,
de l’Esprit, de la Bienfaisance et de la Paix ! Combien plats
et profanes à l’extrême me semblent à
présent Paris ou Versailles, comparés à l’aimable
désinvolture et à la vertu qui m’ont attendu
à votre cour des muses. Quand Madame, pourrais-je revoir
ce que j’ai vu et réentendre ce que j’ai entendu
?
Face à la solitude de mon cœur et au vide de mon âme,
l’anneau dont votre Altesse m’a si généreusement
honoré en signe d’attachement m’apporte quelque
réconfort, car il me rappelle avec force vivacité
et agrément le temps passé à votre cour. Que
votre Altesse reçoive avec sa bienveillance habituelle mes
remerciements éternels et qu’elle puisse avec indulgence,
me préserver sa bonté qui sera désormais le
réconfort de ma vie. Que Dieu tout puissant fasse en sorte,
Madame, que je puisse dans un avenir pas trop lointain, m’en
retourner dans votre merveilleux Gotha.
Voilà qui pour cette fois est confié à ce papier.
Soyez assurée Madame, son Altesse sérénissime,
que je resterai dans le respect le plus profond, votre serviteur
par-dessus tout dévoué et docile,
Emmanuel
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